Un château en Corbières
Termes est un petit village d'une cinquantaine d'habitants perdu aux coeur des Hautes Corbières dans le département de l'Aude à cinq lieux de Carcassonne. Serré entre le ruisseau du Sou et une colline rocailleuse, il offre des ruelles étroites et fleuries, un caractère sauvage et de nombreux gites pour les amoureux de nature. Ici, pas l'ombre d'une grande surface, aucune industrie, aucune grande route, vous êtes perdus au milieu des bois et des Garrigues. Je ne logeais pas là, mais à Mouthoumet à quelques kilomètres de là.
En son temps, entre le X et XII ème siècle, Termes fut une place forte et un des pôles de résistance des seigneurs cathares opposés au catholicisme. En effet au-dessus du village se dresse le château, considéré à l'époque comme un lieu stratégique d'une force incroyable et tout à fait imprenable.
La ballade vers ses vestiges est des plus agréables, un doux sentier accompagne le promeneur vers l'histoire et un paysage grandiose à 360°.
A première vue il ne reste pas grand chose des murailles de ce château, mais il est patiemment restauré pierre après pierre pour éviter qu'il ne sombre dans l'oubli. Il dégage quelque chose de doux à l'image de son village. Pourtant en 1209, la croisade albigeoise déferle et Simon de Monfort y met le siège en août 1210. Le château résiste à tous les assauts de l'histoire, est occuppé par le roi de France et ne sera détruit que 800 ans plus tard avant de ressurgir doucement.
Lorsque l'on arrive en haut du château on a qu'une envie: s'installer sur un muret et admirer la nature, les bois, la garrigue, les prés grands comme des mouchoirs, les habitations isolées et l'unique cheval sorti tout droit de l'histoire.
Comment vivre en autarcie ou en semi-autarcie? La question me chatouille toujours l'esprit. J'en rêve parfois la nuit comme une réminiscence d'autres vies. Etre coupé du monde, quel repos!! Entre le ciel et la terre, le végétal et le minéral. Autrefois passait le colporteur qui apportait ce que l'on ne pouvait pas produire sur place. Et puis deux à trois fois par an, les foires dans les gros bourgs après quelques heures de voyage en carriole permettaient de s'approvisionner. Les besoins étaient bien moindres...
C'est à regret que l'on redescend de ce promontoire, la musique des gorges se perçoit dans le silence, on les cherche sans les apercevoir. Un mystère reste présent comme le souffle de cette terre. Je cueille du thym sauvage qui pousse entre les pierres venues d'un autre âge. J'en ferai une tisane dès mon retour avec du miel de garrigue.
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