Quéribus petit buis
Quéribus fait face à Peyrepertuse. Son nom signifie petit buis comme les innombrables buissons qui l'entourent. On peut imaginer des pigeons voyageurs apportant des messages d'un château à l'autre, une torche en feu traçant dans le ciel bleu nuit des signes cabalistiques. Les différentes vies du chateau se sont inlassablement succédées. Chateau cathare, refuge des éréthiques accompagnés d'une foi sans faille, forteresse royale puis repaire de bandits de grands chemins. Et pas plus tard qu'hier décor de grands films.
Le fameux sentier cathare mène au château de Quéribus. Au détour se dessinent dans le ciel ses contours, avec le donjon, planté à 728 mètres d'altitude sur un piton rocheux aux parois abruptes. Incroyable plongée dans le Moyen Age. La citadelle exposée au grand vent fut construite au XIe siècle et servit de refuge aux cathares. Ces " parfaits " furent pourchassés par l'Eglise romaine comme hérétiques. Appelés nid d'aigle, ce château comportait de solides cachettes lors de la Croisade des Albigeois. " Quéribus fut le dernier bastion de la résistance cathare à tomber, en 1255, avant de devenir une forteresse royale.
Quelque chose de sinistre se dégage de l'ensemble, le grand escalier en colimaçon semble atteindre quelque catacombe lorsqu'on le descend, et un get apens lorsqu'on le monte. Seules les ombres sont présentes, les bandits se cachent. Les corbeaux ont trouvé refuge et les larmes des prisonniers roulent encore sur la pierre. Le moins qu'on puisse dire est que le chateau a du caractère!
Il faut aller le voir avant la tombée du jour, pour en comprendre ses funestes atours. Il n'est pas né de la dernière pluie et reflète trop d'évènements pour être lavé de tout. A tout moment peut apparaître la méchante reine, la sorcière du conte ou Barbe bleue.
En redescendant le grand escalier, puis les cailloux du chemin, c'est presque un soulagement de revenir au simple plateau des vaches.