C'était l'été sur l'île de Sein

Le miracle de cette langue de terre à la fois si fragile mais si résistante.

L'été l'île est riante et fière. ses murs gris s'éclairent de couleurs et de roses trémières. ses ruelles  jouent  dans les rayons du soleil avec les galets et les pierres . 

J'y suis allée, simple croisière au bout du monde. J'y ai pris un bain de soleil, d'oxygène et d'océan  azur et vert. J'ai vu les enfants de l'île rire et batifoler sur la plage  dans la lumière. Derrière les murs des étroits jardins, des repas sous les tonnelles. Cette ambiance à la fois douce et secrète qui laisse les enfants libres de franchir les barrières, de courrir en criant jusqu'à la mer. Les coquillages et les poissons au creux des rochers sont leurs jeux favoris. Je restais les observer songeant que ce pays minuscule portait en lui tant de richesse derrière une telle simplicité.

j'aurais aimé rester là  dans cette bulle irisée, sans rien faire. Juste goûter au temps présent sans besoin d'aller plus loin, juste observer l'océan, ses fleurs d'écume et de mystère, en oubliant le continent. Voir passer les êtres humains plus détendus qu'ailleurs, comme en ces coins perdus de la Terre qui bien qu'un peu pauvres reste à l'abri de la misère.

Le bâteau qui fait la traversée longe les côtes du Finistère et ses rochers si découpés que la moindre tempête en interdit le voyage.

On accoste en rivage inconnu qui se laisse adopter sans détour. Ici se débarquent les pêches, les journaux et les fruits, des quantités notables de boissons et de bières qui se dégustent sur ses quais embellis de soleil.

Des touristes, mais pas l'affluence des grandes îles de vacances.

Des voiliers parlent d'aventures, les rochers racontent des histoires de pirates et de corsaires. L'onde de la mer se marie avec le ciel.

Fut une époque où certaines femmes de pêcheurs n'allaient jamais voir le continent, elles restaient oeuvrer sur leur langue de terre entre le sable et la mer, les algues et les coquillages comme des sirènes perdues l'hiver au creux des flots, mais reines de l'île en ces si beaux étés purs et limpides de renaissance du monde .

 Des fleurs, des oiseaux et des papillons, des plantes étranges que l'on ne trouve qu'au bout du monde, des murets tissés de candeur, des cachettes pour un été sans nuages. Des fenêtres et des portes ouvertes, des petits champs de légumes amoureux des sables blonds et ces ombres douces qui s'étirent de jour comme de nuit saluant les barques qui partent et celles qui reviennent chargées de d'insouciantes ballades...

 Le phare est fier et tendre au bout de l'île. Dans les courbes des rochers les oeufs chauffent dans la brise tiède, les oisillons s'éveillent sans crainte. Refuge des derniers paradis.

 Aujourd'hui le paradis s'est fait amer en plein hiver. Les vagues se déchainent et broient  les plages et les rivages. Les maisons sont battues par les flots et les 140 habitants de l'île se terrent derrière leurs volets clos. L'île est un pauvre vaisseau en perdition dans la tempête, le bâteau de ravitaillement ne peut plus faire la traversée, les provisions viennent à manquer. Pêche interdite, voyage sans retour, même plus d'eau douce, la petite usine de désalinisation s'est noyée...

http://www.quimper.maville.com/actu/actudet_-intemperies-ile-de-sein-nos-videos-et-photos-exclusives_fil-2482817_actu.Htm

Comments

[petitroseau]

Le monde tourne à l'envers, l'écologie dont on parle tant n'est pas qu'un mot... si l'on ne respecte pas la terre, les mers, les océans, les rivières ce tout se rebelle.



Merci d'avoir rendu hommage à cette belle île enchantée où tu me donnes envie d'aller m'y poser pour écrire et respirer, je garde tes souvenirs en espérant que vents & marées se calment enfin...



Je t'embrasse bien fort et j'espère que tu es 'toi, à l'abri.