Il suffira d'aller...
Après ces mois d'hiver battus par les tempêtes
Il suffira d'aller voir les barques voguer dans la lumière
D'aller respirer la mer sans que le vent rouspète
Et s'assoir au bord d'une tendre atmosphère.
Trouver les lieux qui recolorent la vie
Les arbres et les chemins qui chantent avec les grèves
Les passages amoureux de peintures et d'envies
Qui rendent l'insomnie aussi douce qu'un rêve.
Je repasse à l'infini ces lieux de ressource
Ceux que je peux rejoindre sans aller trop loin
Ces paysages où coulent aussi des sources
Où la crainte d'y marcher seule n'arrive point.
Le temps me manque après ces heures blanches
Le soir vient trop vite sonner l'antre de la nuit
L'espace reste à voler entre samedi et dimanche
Où je fatigue à oeuvrer toujours sans bruit.
Echanger la lassitude contre la solitude
Partager simplement un songe de printemps
Pour gagner un seul instant de plénitude
Entre ciel et terre pour unique mi-temps.
Concarneau son anse bleue mêlée de sable blanc
Pont-Aven ses couleurs, sa rivière enchantée
S'y poser pour peindre avec ses sentiments
Et plus loin l'île du golfe clair et ses rives aimantés
Petit monde à l'abri du grand où germent des serments.
J'ai perdu mes autres chemins, par la colère du ciel emportés...