Ré la Blanche
L'île est fleurie en ce mois de juin comme un petit paradis. Quand on ne la connaît pas, on a tendance à l'imaginer riche et remplie de touristes très huppés, mais étrangement elle reste modeste, juste charmeuse et lumineuse. Ses maisons sont réduites et certains quartiers presque pauvres. On traverse l'île en pédalant tranquillement sur une bicyclette, en s'arrêtant dans ses ruelles bordées de roses trémières, de valérianes et autres buissons fleuris à la sauvageonne. Ré ne se laisse pas apprivoiser en un passage, elle invite à revenir, elle recèle de multiples trésors, elle s'étale toujours plus loin. Elle laisse un parfum frais de jasmin et pétales de roses au creux du coeur. Ses jardins sont secrets, ses patios entourés de murets blancs derrière des portillons entrouverts. Ses volets se succèdent dans les tons bleus, vert d'eau, gris pâle, vert amande, vert feuille.
Les plages se succèdent sans fin. Les ports se font villages et marchés où les étals ne demandent qu'à déguster sur le pouce un menu tout simple fait maison, poisson-pommes de terre, salade. Les brocantes et les artisans invitent à la dilettantes. Le rythme de vie est différent de la vie normale, les écrans disparaissent, on oublie l'heure, on se déconnecte. Le ciel propose de se guider sur ses nuances sans se presser, juste porté(e) par le vent tiède et le soleil, les senteurs marines et le sable blanc-blond.
Les photos ordinaires ne révèlent pas vraiment les atouts de l'île de Ré, car elle ne se laisse même pas prendre en photo aisément. Aussi j'ai tenté de peindre ce que l'on y respire, maladroitement, avec la naïveté qu'elle dégage. Je n'y ai fait qu'une petite escapade, et je rêve la nuit d'y retourner.