Les maisons d'hôtes
Je me demande souvent si ces maisons fermées à la bourgeoisie décadante s'ouvrent encore quelquesfois.Leurs volets clos ne laissent plus filtrer la lumière, et la peinture écaillée laisse penser que tout reste piteusement en l'état, vieillissant sous la poussière.
Les vents chargés d'écume ont délaisté les demeures des rires estivaux sous l'ombrage des pins, des galopades enfantines dans le sable du jardin.
Certaines maisons ont un regard triste chargé des marques du passé, de fantômes cachés sous les toits au ras des balcons. On dirait que des chansons ou des musiques éteintes n'aient plus l'énergie de renaître.
Une barque git aux pieds des murailles, l'escalier perd ses marches une à une et seuls les pins vivent encore immuables sous les tempêtes.
Le jour est sombre et sa lumière fugitive va bientôt laisser le ciel pluvieux reprendre les commandes de cette journée trop courte.
Les manoirs abandonnés chantent une mélodie nostalgique qui se diffuse dans le roulis des vagues. L'un ou l'autre est à vendre, et n'intéresse point les acheteurs frileux du moment.
Seuls les marcheurs profitent de cet instant fugace où le soleil filtre avant l'averse, et leurs pas dans le sable blanc ne sont qu'éphémère bouffée d'oxygène où les rêves de jardins exotiques et de repas sous la tonelle se brisesnt sur des rochers d'argent.