Un dimanche à la campagne
Image libre de droit. Peinture à l'huile sur acrylique
Sa robe tournoyait dans les rayons du soleil, son ombre se découpait sur l'herbe et suivait le chemin qui menait au champ rouge. On le nommait ainsi car lorsque le printemps avançait des coquelicots s'épanouissaient longeant la pente douce jusqu'à la rivière. L'or des blé l'accompagnait aussi dans ses rumeurs à peine audibles qu'elle percevait douces ou bruissantes suivant le sens du vent.
Après la pluie, elle relevait ses jupons de couleurs pour éviter qu'ils soient mouillés; le ciel alors était paré de promesses n'étirant plus que des vagues de stratus effilochés, et une brume s'élevait de la terre l'enveloppant d'un parfum d'herbes des montagnes. Elle cueillait au hasard quelques fleurs dont les pétales s' effeuillaient parfois dans sa course.
Car la jeune fille était pressée d'arriver, elle courrait presque, et si son chapeau tombait au hasard du vent elle le ramassait avec une élégance rare. Son regard pétillait de malice en ce dimanche à la campagne où son rendez-vous secret au bord de l'étang n'était inscrit que dans ses yeux.
Une tisane parfumée l'attendait non loin, après le défilé des arbres paysans que l'on nommait "le passage des trognes". Un jour d'octobre elle n'était rentrée qu'à la nuit tombante, elle avait compris alors pourquoi ces arbres étaient ainsi nommés, leurs branches effillées sur leur tronc maintes fois émoussés par les coups de hache, comme des êtres venus d'ailleurs à la tignasse dressée.Elle arrivait près de la haie, presque essoufflée, le teint rosi, et pénétrait soudain dans le cabanon de Charles...
Peintures acrylique sur toile, petit cabanon dans un champ de coquelicots, Sylviane Bousquet Villeseque, artiste peintre sculpteur catalan